dimanche 19 septembre 2010

Pure Fiction

Il fait froid aujourd'hui. Mon corps n'est plus habitué à cette fraîcheur alors je m'abrite derrière mes bras croisés. Ce matin, un feu a ravagé une forêt. Quelque part. Les rues d'Outremont étaient pleines de fumée. Ça sentait les haciendas... Là-bas.
Montréal, le non-lieu. Là où tous les lieux se trouvent... Je ne sais plus.

Bon, je pensais encore à mon ventre de femme, ce matin. Avec un gros vide à l'intérieur. Je me disais qu'on ne le rempli pas à tout prix, ce vide. Il faut bien choisir ce qu'on y met. Reste que j'ai bien le droit de choisir. Alors je pensais aux discussions que j'ai eu ces derniers temps avec mes amies. Sur les hommes qui ne comprennent pas cet état de choses.

Les femmes emprisonnées dans un carcan de princesse ou dans celui de sorcière et puis, pire encore, celui de mère. J'admire tellement les mères, je voudrais en être une. Sauf qu'on ne sort pas de ce carcan-là facilement. J'y reviendrai.

Alors, en attendant de devenir mère, on est soit une princesse, soit une sorcière. La sorcière, elle a plusieurs noms:.... et puis, non! Ils ne sont pas très jolis et je ne veux pas leur donner de la force. Ceux que j'aime bien: charmeuse, séductrice, magicienne, illusionniste et enchanteresse. Comme ses envoutements sont de nature évanescente, elle laisse derrière elle une certaine confusion que certains n'apprécient guère.

Nommer les agissements de la sorcière: elle prend ce qu'elle veut. Attention! Elle donne aussi, exactement la même chose que ce qu'elle prend: du plaisir et un moment de vie en soi. Alors de quoi se plaignent-il donc, c'est couards? Habitués aux gestes et aux désirs inavoués de la princesse, ils n'acceptent pas qu'ils n'aient ni à se justifier ni à fuir. La magicienne prend, donne et part.

Le chevalier ne comprend pas. «Quoi? Tu ne m'attendra pas le temps que j'aille livrer bataille aux dragons que je crées et aux royaumes que je veux?» «Quoi!!!! je ne suis pas obligé de te conter fleurette et histoires cousues de fil blanc que tu feras semblant de croire? Tu ne feras pas semblant de croire?!!!!!» Que fera-t-il, le chevalier avec tous ces mensonges pris dans sa gorge? Pourquoi pas des films et de la musique? Au lieu de proférer des insanités à propos de cette enchanteresse qui n'a pas besoin de lui...

Pourquoi le chevalier veut-il que la princesse ait besoin de lui? Pourquoi ne veut-il pas plutôt profiter de sa présence et marcher à ses côtés? Dans une relation saine, aucun des deux ne devraient avoir besoin de l'autre. On devrait seulement avoir envie de l'autre. Envie d'être à ses côtés.  

Carmina M.L.

Aucun commentaire: